
Celui qui fut son assistant et fidèle compagnon, le réalisateur Salif Traoré, ainsi que ses pairs Youssouf Coulibaly et Souleymane Cissé lui-même, formaient un trio incontournable de la production cinématographique malienne. Dans un témoignage émouvant accordé au Journal du Cinéma et de la Télévision, Salif Traoré, réalisateur du film La Reine des eaux (Faro), revient sur l’héritage laissé par ce géant du cinéma :
« Souleymane Cissé, c’était un grand homme. Ce n’est plus un artiste à présenter. Toute sa vie a été consacrée au cinéma. Il n’avait pas de vie de famille au sens traditionnel du terme, car son unique passion était son métier. Aujourd’hui, nous perdons une figure majeure, un visionnaire qui a su anticiper sur son époque à travers ses œuvres. »

Visionnaire et engagé, Souleymane Cissé avait à cœur la transmission de son savoir aux jeunes générations. Jusqu’à ses derniers instants, il plaidait pour un soutien accru au cinéma malien. Lors de sa dernière conférence de presse, il lançait un vibrant appel aux autorités pour la réhabilitation des salles de projection et le développement du secteur :
« Les jeunes existent, il faut les booster ! Nous avons du talent dans ce pays. Aidons-les à faire vivre notre cinéma. »
Un plaidoyer fort, qui résonne d’autant plus en cette année déclarée Année de la culture au Mali.
La disparition de Souleymane Cissé laisse un vide immense. Mais son héritage, à travers des films tels que Yeelen, Baara ou Finye, continue d’inspirer et de guider une nouvelle génération de cinéastes. Comme le souligne Salif Traoré :
« La relève sera difficile, mais elle est assurée. »
Le cinéma malien perd un maître, mais son œuvre perdurera, telle une lumière éclatante dans l’histoire du 7ᵉ art africain.
Malick SANGARÉ
Journal du Cinéma et de la Télévision
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