
Les enseignants et travailleurs du Conservatoire des Arts et Métiers Multimédia Balla Fasséké Kouyaté (CAMM-BFK) ont décidé de cesser toute activité à compter de ce jour. Après plus d’un an sans rémunération, ces professionnels de la formation artistique et culturelle exigent le paiement intégral de leurs salaires avant toute reprise du travail.
Par amour pour leur pays et par dévouement à la culture, ces enseignants ont continué à former les futurs talents maliens sans percevoir le moindre revenu. Aujourd’hui, leur situation est devenue critique : certains d’entre eux se retrouvent dans une précarité alarmante, incapables de subvenir à leurs besoins essentiels.
Face à cette crise, le syndicat du Conservatoire avait initié des discussions avec le Ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme, espérant une issue favorable. Cependant, les engagements pris n’ont pas été respectés, et aucune solution concrète n’a été apportée à ce jour. Parmi les plus touchés, les enseignants vacataires jouent pourtant un rôle crucial dans la transmission des savoirs artistiques et culturels.
Le CAMM-BFK est une institution incontournable dans le paysage culturel malien. Il forme la nouvelle génération d’artistes dans des disciplines variées telles que les arts plastiques, le théâtre, le dessin et le multimédia. Le secteur du cinéma, encore en développement, bénéficie d’un intérêt croissant, comme l’a souligné une des recommandations phares des États Généraux de la Culture, appelant à un renforcement des formations cinématographiques au sein de l’institution.
Aujourd’hui, les enseignants et travailleurs du Conservatoire demandent au gouvernement de prendre ses responsabilités et de régulariser leur situation dans les plus brefs délais. La grève risque d’avoir un impact significatif sur les étudiants et sur l’avenir de cette institution culturelle stratégique.
Les regards sont désormais tournés vers le ministère de tutelle. Le paiement des arriérés de salaires sera-t-il enfin effectif ? Ou faudra-t-il craindre une paralysie durable d’un des piliers de la formation artistique au Mali ?
Malick SANGARÉ
Journal du Cinéma et de la Télévision
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