Le Festival de Cannes a levé le voile sur la sélection officielle de sa 78e édition, prévue du 13 au 24 mai 2025. Lors de la conférence de presse très attendue, cinq cinéastes africains ont été annoncés parmi les talents en lice, témoignant de la vitalité et de la reconnaissance internationale croissante du cinéma africain.
Deux Africains en Compétition officielle
La sélection principale, qui court pour la Palme d’or, accueille deux œuvres portées par des réalisateurs africains de renom.
Le Sud-Africain Oliver Hermanus revient sur la Croisette avec The History of Sound, une coproduction américano-britannique, portée par les acteurs Josh O’Connor et Paul Mescal. Le film, adaptation d’une nouvelle de Ben Shattuck, explore une relation intime sur fond de Première Guerre mondiale, dans une mise en scène sensible et poétique.
L’Égyptien Tarik Saleh, connu pour ses thrillers politiques, entre en lice avec Les Aigles de la République, un film engagé qui plonge dans les arcanes du pouvoir dans un pays fictif du Moyen-Orient. Le casting réunit Fares Fares et Lyna Khoudri dans un récit haletant sur la corruption et la loyauté.
Trois films africains dans la section Un Certain Regard
La section Un Certain Regard, vitrine de nouveaux talents et de regards singuliers, met à l’honneur trois réalisateurs africains. Morad Mostafa (Égypte) présente Aisha Can’t Fly Away, un drame intimiste sur une jeune femme confrontée à la double peine de l’exil et de la marginalisation. Le film est une coproduction entre l’Égypte, le Qatar et la Tunisie.
Akinola Davies Jr. (Nigeria) fait ses débuts à Cannes avec My Father’s Shadow, un film personnel mêlant mysticisme et mémoire familiale, coproduit par le Royaume-Uni, l’Irlande et le Nigeria.
Enfin, Érige Sehiri (Tunisie), remarquée à la Quinzaine des Réalisateurs en 2022, est sélectionnée avec Promis le ciel, un film poétique sur l’attente et les rêves dans la Tunisie rurale. Le projet est soutenu par la France, les Pays-Bas et le Qatar.
Un continent à l’honneur
Avec ces cinq cinéastes en sélection, l’Afrique confirme sa place de choix dans la cartographie mondiale du cinéma. Ces œuvres témoignent de la pluralité des styles, des langues et des récits du continent, entre tradition et modernité, intimité et politique.
Une dynamique qui reflète le renouveau du cinéma africain et sa capacité à s’imposer dans les plus grandes arènes du 7e art.Le Festival de Cannes 2025 s’annonce déjà comme un cru riche et divers, où l’Afrique parlera fort, et avec talent.
Malick SANGARÉ
Journal du Cinéma et de la Télévision
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