
Le cinéma algérien et africain perd l’une de ses plus grandes figures à Alger le 23 mai 2025. Mohammed Lakhdar-Hamina, réalisateur emblématique et seul cinéaste algérien à avoir reçu la Palme d’or, est décédé ce vendredi 23 mai à Alger, à l’âge de 91 ans. Il a été inhumé au cimetière de Sidi Yahia, dans la capitale algérienne.
Né le 26 février 1934 à M’Sila, Mohammed Lakhdar-Hamina restera dans l’histoire du cinéma mondial pour son chef-d’œuvre Chronique des années de braise, récompensé par la Palme d’or au Festival de Cannes en 1975. Ce film, fresque monumentale sur la lutte pour l’indépendance de l’Algérie, avait marqué les esprits par sa puissance narrative et sa mise en scène audacieuse. Il demeure à ce jour le seul film africain à avoir remporté la prestigieuse récompense cannoise.

Hasard troublant du calendrier, sa disparition est survenue le jour même où le Festival de Cannes lui rendait hommage à travers la projection de Chronique des années de braise en version restaurée, dans la section Cannes Classics. Un moment de célébration devenu, à l’annonce de sa mort, un hommage posthume d’une poignante intensité.
Pionnier du cinéma algérien post-indépendance, Lakhdar-Hamina était également acteur, scénariste et producteur. Son œuvre a profondément influencé plusieurs générations de cinéastes à travers l’Afrique et au-delà, mêlant lutte politique, mémoire historique et ambition esthétique.
Le palmarès de l’édition 2025 du Festival de Cannes, dévoilé le 24 mai, résonne comme un symbole : un jour après la disparition de celui qui avait porté haut les couleurs du continent sur la Croisette, le cinéma mondial saluait une nouvelle génération de talents. Mohammed Lakhdar-Hamina, lui, laisse une œuvre majeure, témoin de l’âme d’un peuple et d’un continent en quête de liberté.
Malick SANGARÉ
Journal du Cinéma et de la Télévision
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